Réplique (Les enquêtes de Lizzy Gardner t. 1) (French Edition) (24 page)

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— Je ne sais pas ce que tu attends de moi,
Karen.

— Je veux que tu m’aides à le trouver. Je me suis rendue chez lui. Il n’y a personne. J’appelle à son numéro toutes les heures. Pas de réponse. Aujourd’hui, j’ai frappé chez ses voisins. Personne ne sait ce que font Sam et Cynthia pour gagner leur vie. Rien n’a de sens, maman. Où sont-ils ?

— Ils sont peut-être partis en
vacances.

Karen n’en croyait pas ses oreilles. Soit sa mère était en plein déni, soit elle s’en fichait complètement. Il n’y avait pas d’autre explication. Pendant tout ce temps, elle avait cru que sa mère idéalisait Sam et ne se souciait pas d’elle, mais peut-être était-ce inexact. Sa mère ne s’intéressait à personne d’autre qu’à elle-même. Ses parents étaient deux des personnes les plus égoïstes et insensibles qu’elle ait jamais rencontrées. Elle ferma les yeux, inspira et expira
lentement.

— J’ai besoin que tu te souviennes de l’endroit où il travaille, maman. C’est tout ce que je te demande, puis je te laisserai
tranquille.

— Je t’ai déjà dit qu’il était
médecin.

— As-tu la moindre idée du nombre de docteurs Jones qu’il y a dans la seule région de Sacramento ? Des centaines, peut-être des
milliers.

— Tu sais… je me rappelle que Cynthia m’a envoyé une carte postale quand Sam s’est installé dans un nouveau cabinet il y a quelques
années.

Le cœur de Karen s’accéléra.

— Quand ?
Où ?

— Non, c’est vrai… il n’a pas déménagé, il s’est associé avec un autre
médecin.

Karen laissa sa mère y réfléchir pendant un moment. Si elle essayait de lui tirer les vers du nez, cela ne ferait que la frustrer et elles se disputeraient à
nouveau.

— Je ne me souviens pas du nom de son partenaire… hmm. J’ai peut-être toujours la carte postale, mais il va me falloir du temps pour mettre la main dessus. Enfin, j’ai tellement de boîtes dans le garage… Je ne sais
pas.

— Écoute, appelle-moi si tu trouves quelque chose. Tu as mon
numéro.

— D’accord, ma chérie. Repose-toi. Tu as l’air
épuisée.

— Bonne nuit,
maman.

Karen referma son téléphone portable et se laissa tomber sur le bord de son lit d’hôtel. Les gros titres des journaux du matin la narguaient : « Tueur en liberté. Lizzy Gardner à nouveau prise dans sa toile. »

Sam
, songea-t-elle.
Où es-tu ?

La dernière fois que son frère avait contacté Karen, c’était quatorze ans plus tôt. Il l’avait alors appelée pour lui demander le nom des trois filles qui avaient séjourné chez eux quand leurs parents étaient partis, cet été-là. Elle avait menti en prétendant qu’elle ne s’en souvenait pas. Un mois plus tard, elle avait appris d’un vieil ami que l’une des filles était morte dans un mystérieux accident de la route, après que sa voiture fut tombée d’un pont. Un pont qu’elle traversait pourtant tous les jours. Plusieurs mois plus tard, une autre des trois amies à propos desquelles Sam lui avait posé des questions avait perdu sa maison dans un incendie. La dernière des filles avait une petite sœur… Jordan Marriot, la première victime de
Spiderman.

Karen vivait en Italie à cette époque, et elle y vivait toujours. Elle n’aurait jamais entendu parler de Spiderman si son frère ne lui avait pas envoyé une enveloppe bourrée de coupures de presse à propos de l’accident de voiture, de l’incendie et des meurtres. Au bas de l’enveloppe, il avait écrit : « C’est une bonne chose que tu aies déménagé loin de cet endroit où le mal rôde au détour de chaque rue et où la mort guette ceux qui la méritent le plus. »

Elle n’avait pas parlé des articles à son mari. Au lieu de cela, elle avait rangé l’enveloppe dans une boîte à chaussures au fond de son placard et avait essayé de l’oublier. Son frère avait toujours été un drôle de type. Mais récemment, elle s’était sentie appelée par les coupures de presse et le message étrange qui les accompagnait, comme s’ils l’imploraient de faire quelque
chose.

Regarder grandir ses enfants qu’elle aimait profondément lui avait fait prendre conscience qu’elle ne pouvait plus ignorer ce qu’elle ressentait. Elle devait parler à son frère. Non seulement pour lui dire qu’elle était désolée et lui demander pardon, mais pour comprendre pourquoi il lui avait envoyé ces articles de journaux. Elle devait connaître la vérité, une bonne fois pour
toutes.

CHAPITRE 26

Samedi 20 février 2010, 8 h
 30

 

Ils étaient presque arrivés au bâtiment fédéral sur Marconi lorsque Jared détourna les yeux de la route pour regarder Lizzy longuement. Elle était restée silencieuse toute la
matinée.

— C’est l’omelette ? la taquina-t-il.

— L’omelette était
bonne.

— Quelque chose que j’ai
dit ?


 Non.

— Depuis que je t’ai dit que je t’aimais, tu n’as pas ouvert la
bouche.

Elle se tourna alors vers lui, la mine renfrognée.
Bingo.

— Comment pourrais-tu m’aimer alors que tu ne me connais plus ? Je suis abîmée. J’ai la tête en vrac. Ce n’est pas faute d’essayer… parce que j’essaie d’oublier ce qui m’est arrivé pour avancer. Ça fait longtemps que je fais tout pour aller mieux. Je n’abandonnerai jamais. Mais je suis abîmée et je ne suis pas prête pour une
relation.

Il tourna à gauche et se gara sur le parking. Il coupa le moteur et prit sa main dans la
sienne.

— Je t’aime, Lizzy. Je t’ai toujours aimée. Bon sang, je suis désolé si ça t’énerve tant que
ça.

Elle plissa les
yeux.

— Alors pourquoi m’as-tu
quittée ?

Ses paroles étaient
tranchantes.

— Parce que je savais que si je restais, si je continuais à te fréquenter, tu passerais tellement de temps à t’inquiéter pour moi que tu n’aurais jamais l’occasion d’aller mieux. Tu ne t’es jamais donné la première place, Lizzy. Et tu ne le feras jamais. Mais tu devrais. C’est pour ça que tu te débats depuis si longtemps avec tes démons intérieurs. Tu fais toujours passer les autres d’abord. Tu as endossé toute la responsabilité du divorce de ton père et ta mère, des problèmes de ta sœur et de l’incapacité de ton père à s’en sortir. Maintenant, tu cherches un moyen de soutenir le reste du monde et le porter sur tes
épaules.

— C’est
ridicule.

— Quelle est l’une des premières choses que tu as faites quand tu as lentement commencé à sortir la tête de l’eau ?

Il ne lui laissa pas le temps de
répondre.

— Tu t’es engagée à aider les autres. Tu as rejoint l’Organisation des enfants disparus et exploités et tu as commencé à donner bénévolement de ton temps pour apprendre aux jeunes filles à se défendre. Tu t’es engagée, Lizzy, et tu as beau nier l’évidence, tu as apporté quelque chose de plus. Tu n’as fait de mal à personne. Tu n’as fait qu’aider les gens. C’est seulement l’une des raisons pour lesquelles je t’aime. C’est pour ça que je t’ai toujours aimée. Et c’est pour ça que je ne cesserai jamais de t’aimer. Je suis désolé si ça t’ennuie, mais je ne veux plus me mentir à moi-même, je ne veux plus lutter contre. Et tu as raison. Je n’aurais jamais dû te laisser seule. Pas une seule journée, pas une seule
minute.

Elle regarda à nouveau par la vitre. Elle avait retiré sa main et, à présent, elle avait les bras croisés. Elle n’était pas prête pour les mots d’amour. Elle ne pensait clairement pas mériter d’être aimée par qui que ce soit, pas même par elle-même. Mais il s’en moquait éperdument. Elle pouvait l’ignorer tant qu’elle le voulait. Il ne l’accepterait pas. Et cette fois, il n’irait nulle part, aussi fort qu’elle puisse le
repousser.

 

 

Samedi 20 février 2010, 8 h
 52

 

La porte du bureau de Jimmy Martin était grande ouverte quand Lizzy et Jared
entrèrent.

— Timing parfait, dit Jimmy en leur désignant les chaises devant lui. Je viens juste de parler au frère de Betsy
Raeburn.

Jared tira un siège pour Lizzy et prit place sur celui à
côté.

— Sait-il où est
Betsy ?

— Elle est presque à cinq minutes, fit Jimmy. Après avoir été arrêtée pour conduite en état d’ivresse pour la troisième fois en moins d’un an, Betsy Raeburn a été incarcérée à la prison centrale du comté de
Sacramento.

— Quelqu’un lui a
parlé ?

— Je pensais que vous pourriez vous y arrêter tous les deux en
sortant.

Jimmy feuilleta quelques papiers sur son
bureau.

— Sean Davis n’est pas grand fan de sa sœur. Il était ravi de m’apprendre qu’elle buvait au volant depuis aussi longtemps qu’il s’en souvienne − y compris le jour où elle a retrouvé
Lizzy.

Le regard de Lizzy se posa sur la montre de Jimmy. C’était une Rolex. Une Sea-Dweller.

— Sean Davis m’a dit que Betsy avait reconnu n’avoir aucune idée précise de l’endroit où elle se trouvait quand elle a pris Lizzy dans sa voiture, termina
Jimmy.


 Lizzy ?

Jared tendit la main pour lui effleurer le
bras.

— Ça veut dire que tu avais raison, la maison ne se situe pas là où nous l’avons cherchée pendant tout ce
temps.

Lizzy ne faisait pas attention à lui. Elle était focalisée sur le bracelet de Jimmy… ce n’était pas une montre banale, et Lizzy était certaine de l’avoir déjà vue auparavant. Mais où ? La réponse la percuta brutalement, sans crier
gare.

— Je peux regarder votre montre de plus
près ?

Jimmy la fit glisser de son poignet et la lui
tendit.

— C’est de ça qu’il parlait, dit-elle, quand il m’accusait d’être une voleuse et de prendre les choses qui ne m’appartenaient
pas.

— Qui ? demanda
Jimmy.

— Le tueur, répondit Jared.
Spiderman.

— Quand il m’a appelée, rappela-t-elle à Jimmy en retournant la montre dans ses mains, il m’a dit que je n’aurais jamais dû m’enfuir et que je n’aurais jamais dû emporter quelque chose qui ne m’appartenait pas. Il m’a traitée de voleuse, mais jusqu’à maintenant, je ne comprenais pas ce qu’il voulait
dire.

Aucun des deux hommes ne
parla.

— Il faisait allusion à sa montre, affirma-t-elle. Avant de m’échapper, j’ai aperçu sa montre, son trésor, sur le comptoir de la salle de bains. Je l’ai attrapée, j’ai enjambé la baignoire et je me suis faufilée par la
fenêtre.

— Où est-elle maintenant ? s’enquit
Jimmy.

— C’était une Rolex qui ressemblait beaucoup à celle-ci, répéta-t-elle tout en réfléchissant à ce qu’elle avait bien pu faire de la montre après son évasion. Je n’ai jamais vu Spiderman sans ce bracelet. Il le touchait constamment, comme si c’était son animal de
compagnie.

Elle ferma les
yeux.

— J’ai fait un rêve l’autre nuit. Je m’échappais. Je suis tombée par la fenêtre et j’ai dû tâtonner pour descendre des buissons qui avaient amorti ma chute. Je saignais, mais cela m’était égal. Je voulais… je devais m’enfuir. J’ai couru aussi vite que j’ai pu. Je me rappelle avoir senti la montre rebondir contre mon
bras.

Elle se frotta la tempe en essayant de se
souvenir.

— Je craignais de la perdre, parce que j’avais beaucoup
maigri.

En son for intérieur, elle se demanda pourquoi diable elle avait eu peur de perdre la montre, puis elle se rappela la sensation d’exaltation qu’elle avait ressentie en l’attrapant, sachant qu’elle avait dérobé quelque chose qui comptait pour lui, quelque chose qu’il
adorait.

— Prends ton temps, lui dit
Jared.

Elle se rappelait avoir dévalé la rue au pas de course et avoir aperçu un camion de nettoyage à sec garé devant une maison. Elle avait vu Betsy Raeburn suspendre des vêtements emballés dans du plastique à la porte d’entrée. Lizzy l’avait interpellée et l’avait empoignée par le manteau, alors que Betsy revenait vers son camion. Betsy s’était montrée amicale et avait essayé de calmer Lizzy. Après avoir installé Lizzy dans le camion, Betsy avait pris la
montre.

Le cœur de Lizzy s’accéléra. Elle ouvrit les
yeux.

— Betsy m’a dit qu’elle la garderait pour moi. Elle l’a rangée dans sa poche et m’a promis de la conserver
précieusement.

— On dirait bien que nous avons une raison supplémentaire de rendre à Betsy Raeburn une petite visite, fit
Jimmy.

Le téléphone de Jared sonna. Il l’ouvrit et le colla à son oreille. Trente secondes plus tard, il le
referma.

— Quelqu’un a reconnu la photo que nous avons laissée à Cosumnes River College. Ils ont contacté l’étudiant et il accepte de nous
parler.

Jared se
leva.

— En route. Le gamin qui a livré l’argent nous donne rendez-vous au Starbucks du centre-ville, à côté de l’école. Après quoi, nous nous rendrons à la prison pour avoir une petite conversation avec Betsy
Raeburn.

Jimmy se leva à son
tour.

— Il est probable que la montre ait disparu. Je me rends à la maison des Walker pour voir où ils en sont avec les
fouilles.

Après que Lizzy eut franchi la porte, Jimmy s’attarda près de Jared pour lui
confier :

— Le médecin légiste a trouvé des piqûres d’araignée sur la cuisse et le bras droit de Sophie. De plus, le fil de fer retrouvé autour du cou du chat correspond aux marques sur les poignets de
Sophie.

— Lizzy a mentionné l’affection de Spiderman pour les tarentules, dit Jared. Les tarentules ne mordent pas souvent, même si on les provoque. Si nous parvenons à déterminer l’espèce d’araignée, nous pourrions chercher qui la
vend.

— Un biologiste est en train d’examiner les piqûres, dit Jimmy. J’ai aussi appelé un expert en outillage pour découvrir quelle sorte de fil de fer a servi pour le chat et la
fille.

Jared hocha la
tête.

— Si l’étudiant que nous allons rencontrer peut nous décrire l’homme qui l’a embauché pour remettre l’argent au bureau de Lizzy, j’aurai besoin de faire appel à un spécialiste en portrait-robot.

— Tout à
fait.

Jimmy pinça les
lèvres.

— Si Betsy était soûle quand elle a effectué ses livraisons, il semblerait que je doive des excuses à ta petite
amie.

— Je ne suis pas sa petite amie, fit Lizzy de l’autre côté de la porte. Mais j’accepterai vos
excuses.

Jimmy secoua la tête en retournant dans son
bureau.

Jared sortit de la pièce et passa un bras autour des épaules de Lizzy. Il l’accompagna à travers le dédale de box cloisonnés en direction de l’entrée principale. À l’extérieur, le vent était tombé, mais les nuages noirs s’accumulaient toujours au sud. La tempête avait abattu quelques arbres la nuit dernière. D’après les actualités matinales, plusieurs quartiers se retrouvaient sans électricité ce
matin.

Ils traversèrent le parking en silence. Jared pointa la clé vers sa voiture et appuya pour la déverrouiller. La Denali lui répondit par un signal sonore. Une fois que Lizzy fut installée, il contourna le capot et se glissa derrière le volant avant de la
regarder.


 Quoi ?

— Tu n’es pas ma petite
amie ?

Elle leva les yeux au
ciel.

— Jusqu’à lundi soir, je ne t’avais pas revu depuis des années. La nuit dernière était géniale, mais une partie de jambes en l’air ne suffit pas à mettre le grappin sur une
fille.

— Tu as le chic pour blesser les
hommes.

— Ça demande des années d’entraînement.

Elle
soupira.

— Et puis, tu ne m’aurais pas appelée s’il n’y avait pas eu le
message.

— Je t’ai appelée parce que nous avions besoin de ton aide. Mais j’en ai toujours eu l’intention.

Il
démarra.

— Alors, combien de temps faut-il ou que dois-je faire pour que tu sois ma petite
amie ?

— Contente-toi de conduire, dit-elle.

 

 

Samedi 20 février 2010, 9 h
 08

 

— Alors qui es-tu ? demanda Hayley à l’homme qui jetait un coup d’œil par la porte de la chambre. Juste un pervers qui prend son pied en effrayant les jeunes filles avec des
araignées ?

Ses bras étaient ligotés au-dessus de sa tête, les mains attachées à la colonne de lit derrière elle avec du ruban adhésif. L’enfoiré avait aussi enroulé un fil de fer autour de ses poignets par mesure de
précaution.

Elle avait mal aux
épaules.

Il referma la
porte.

— C’est pathétique, lui cria-t-elle.

Pour une raison qu’elle ignorait, le malade lui avait retiré ses chaussures, ses chaussettes et son pantalon, mais elle portait toujours son shorty en nylon ajusté et son t-shirt qui représentait la faucheuse, l’ange de la mort. Pour l’occasion, elle avait enfilé son t-shirt préféré, avec une image détaillée de la faucheuse sinistre, un os humain en guise de
flûte.

Hayley avait été prise de nausées ce matin en se réveillant. À sa surprise, le petit canif pliable qu’elle avait glissé dans son shorty en nylon était toujours à sa place.
Que lui avait-il administré pour la faire dormir aussi
longtemps ?

Dans un brouillard, elle se rappela indistinctement avoir lutté, donné des coups de pied et hurlé. Elle avait dû l’effrayer. Les bras levés au-dessus de sa tête, elle se demandait comment elle allait pouvoir atteindre le couteau bien calé sous ses fesses. Elle tira sur ses avant-bras, en essayant d’écarter les coudes pour détendre le ruban adhésif et le fil de fer, mais le fil tranchant s’enfonçait dans sa peau. Du sang coula le long de son bras jusqu’au
coude.

Ce taré avait l’air d’un abruti avec son petit masque de Batman. Il se servait d’un appareil vocal débile qui lui donnait une voix de robot ridicule. La chambre n’était pas plus grande que celle dans laquelle elle dormait, chez
elle.

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