La Loi des mâles (42 page)

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Authors: Druon,Maurice

Tags: #Historique

BOOK: La Loi des mâles
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[15]
La
broigne
était un vêtement de peau, de toile ou de velours,
sur lequel étaient cousus des maillons de fer, et qui avait remplacé la cotte
de mailles proprement dite. Par-dessus cette broigne, et pour la renforcer,
commençaient d’apparaître des éléments dits plates – d’où le nom d’armure
de plates – qui étaient des parties de métal plein, forgées à la forme du
corps et articulées à la façon des queues d’écrevisses.

[16]
Mahaut dressa un état minutieux des vols et dégâts commis en son
château de Hesdin, état qui ne comprenait pas moins de cent vingt-neuf
articles. Elle intenta un procès devant le parlement de Paris pour obtenir
remboursement, ce qui lui fut partiellement accordé par arrêt du 9 mai 1321.

[17]
On disait « borgne « pour « myope ».
Philippe V fut appelé le Long, le Grand ou le Borgne.

[18]
Il était d’usage alors, dans les familles royales ou princières, de
donner aux enfants plusieurs parrains et marraines, parfois jusqu’à huit. Ainsi
Charles de Valois et Gaucher de Châtillon se trouvaient tous deux parrains de
Charles de la Marche, le troisième fils de Philippe le Bel. Mahaut était
marraine de ce prince, comme elle l’était de nombreux autres enfants de la
famille. Sa désignation pour porter sur les fonts l’enfant posthume de
Louis X n’avait donc rien qui pût surprendre : ne pas la choisir eût
paru, au contraire, une disgrâce.

[19]
Le baptême, à cette époque, était toujours donné le lendemain de la
naissance.

L’ablution par immersion totale en
eau froide fut pratiquée jusqu’au début du XIV
ème
siècle. Un synode,
tenu à Ravenne en 1313, décida pour la première fois que le baptême pouvait
être également donné par aspersion, s’il y avait pénurie d’eau bénite ou si
l’on craignait que l’immersion complète ne compromît la santé de l’enfant. Mais
ce ne fut vraiment qu’au XV
ème
siècle que la pratique de l’immersion
disparut.

[20]
Lorsqu’un nouveau-né présentait des signes de maladie, ce n’était pas
à lui qu’on faisait absorber les remèdes mais à la nourrice.

[21]
Les
chevaliers poursuivants
, création de Philippe V au
début de son règne, étaient nommés par le roi pour l’accompagner et le
conseiller ; ils devaient être auprès de lui en tous ses déplacements,
mais non pas tous ensemble.

On trouve parmi eux de proches
parents du roi comme le comte de Valois, le comte d’Évreux, le comte de la
Marche, le comte de Clermont, de grands seigneurs comme les comtes de Forez, de
Boulogne, de Savoie, de Saint-Pol, de Sully, d’Harcourt et de Comminges ;
de grands officiers de la couronne tels que le connétable, les maréchaux, le
maître des arbalétriers, ainsi que d’autres personnages, membres du Conseil
secret ou du « conseil qui gouverne », légistes, administrateurs du
Trésor, bourgeois anoblis et amis personnels du roi. On y relève les noms de
Miles de Noyers, Giraud Guette, Guy Florent, Guillaume Flotte, Guillaume
Courteheuse, Martin des Essarts, Anseau de Joinville.

Ces chevaliers furent une
préfiguration des
gentilshommes de la
Chambre
institués par
Henri III et qui subsistèrent jusque sous Charles X.

[22]
La soudaine prodigalité de la reine Clémence après son tragique
accouchement, et qui semble le signe d’une altération mentale, devait aller
s’accentuant. Le pape Jean XXII, qui avait toujours protégé Clémence
puisqu’elle était princesse d’Anjou, était forcé, dès le mois de mai suivant,
de sermonner par lettre la jeune veuve, l’engageant à vivre dans l’effacement,
la chasteté, l’humilité, d’être sobre en sa table, modeste en ses paroles comme
en ses vêtements, et à ne pas se montrer seulement en compagnie de jeunes gens.
En même temps, il intervenait auprès de Philippe V pour la fixation du
douaire de Clémence, ce qui n’alla pas sans difficulté.

Le pape, à plusieurs reprises,
écrivit encore à Clémence pour l’exhorter à réduire ses dépenses excessives et
la prier fermement de régler ses dettes, en particulier aux Bardi de Florence.
Finalement, en 1318, elle dut faire retraite pour quelques années au couvent de
Sainte-Marie de Nazareth, près d’Aix-en-Provence. Mais, avant d’y entrer, elle
fut obligée, pour satisfaire aux exigences de ses créanciers, de déposer tous
ses bijoux en gage.

[23]
On appelait
bourses à cul-de-vilain
les bourses à panses rondes
et étroites du col. Il en était de fort décorées et les seigneurs y portaient
souvent leur sceau en même temps que leur monnaie.

[24]
On entendait par
robe,
en terme de trousseau, un habillement
complet composé de plusieurs pièces appelées « garnements » et toutes
de même tissu. La robe de parade comprenait : deux surcots, l’un clos et
l’autre ouvert, une housse, une garnache, un chaperon et un manteau à parer.

[25]
Après l’élection de Hugues Capet, les six plus grands seigneurs du
royaume, trois ducs et trois comtes, désignés pour remettre la couronne à l’élu
lors de son sacre, avaient été : le duc de Bourgogne, le duc de Normandie,
le duc de Guyenne, le comte de Champagne, le comte de Flandre, le comte de
Toulouse. Ils étaient considérés comme les pairs du roi, c’est-à-dire ses
égaux. Il y avait à côté d’eux six pairs ecclésiastiques dont trois
ducs-archevêques et trois comtes-évêques.

[26]
Cinq siècles plus tard, dans son discours du 21 mars 1817 devant la
Chambre des Pairs, et relatif à une loi de finances, Chateaubriand tira
argument de cette ordonnance de Philippe le Long, promulguée en 1318, par
laquelle le domaine de la couronne avait été déclaré inaliénable.

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